Mignonne, allons
voir si la rose
Qui ce matin avait éclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vesprée….
Je suis persuadée que certains d’entre vous se souviennent de ce poème de Ronsard étudié en cours de français pendant vos années « collège » (il est vrai que cela commence à dater un peu…)
Aujourd’hui, j’ai justement envie de vous faire découvrir la Maison Natale de Ronsard, et plus particulièrement le jardin de ce domaine.
Et non pas par nostalgie de collégienne, mais plutôt par curiosité de percer les secrets de ce jardin récemment recréé.

Renaissance du jardin de Ronsard
Vous ne le savez peut-être pas mais des visites spéciales « jardin » sont organisées à la Maison Natale de Ronsard.
Et c’est Valérie, guide conférencière, qui nous emmène à la découverte de ces nouveaux jardins, installés en 2020, et qui s’inspirent librement du style et du vocabulaire de la Renaissance pour les mettre en harmonie avec l’esprit du manoir.
Ainsi, on y trouve une roseraie, un labyrinthe, un bosco, une chambre de verdure, une pergola, un potager…
La conception de ce nouvel espace naturel s’est appuyée sur les végétaux et les thèmes paysagers présents dans la poésie de Ronsard comme la rose, bien sûr, mais aussi l’abricotier, la vigne ou le laurier.

Petit cours sur ce qu’est un jardin « Renaissance »
Valérie est une vraie passionnée de jardin. Et avant de nous faire découvrir celui-ci, elle commence par nous faire un petit historique de l’histoire du jardin.
Ainsi, on apprend qu’au Moyen Âge, le jardin a surtout une fonction utile. D’abord, on y trouve des plantes pour soigner, pour teindre… et ses dimensions restent modestes.
Mais c’est à la renaissance que le jardin devient un art. Tout commence près d’ici, à Amboise, puis à Blois, dans le berceau des châteaux de la Loire.
Ainsi, au 16è siècle, les jardins s’agrandissent et font désormais partie intégrante du domaine du château (disparition des murs de séparation).
Et on y trouve également la présence reposante de l’eau, sous forme de bassins ou de fontaines.
Et on y trouve quoi dans ce jardin ?
D’abord, Valérie nous met en appétit en commençant à nous parler des abricotiers. Il est vrai que la visite se déroule à l’heure du goûter…
J’apprends ainsi que Ronsard aimait particulièrement les abricots. Certains des visiteurs en profitent pour poser des questions « pratiques », comme « quand pourra-t-on manger les abricots ? » ou « quand est-ce que l’on pourra en faire de la confiture ? ».
Et juste à côté de ce verger d’abricotiers se trouve l’allée végétale de charmilles qui prendra sa forme voûtée dans quelques années. Et oui : n’oublions pas que ce jardin est tout jeune et qu’il va falloir laisser un peu de temps à toute cette végétation pour pousser.
Un peu de fraîcheur….
Un peu plus loin, nous arrivons dans la chambre de verdure, avec, au centre, sa fontaine, dont le seul bruit de l’eau contribue à nous rafraîchir un peu en cette chaude après-midi estivale.
Nos sens sont en éveil ! Et après l’ouïe, c’est notre nez qui s’émerveille : les effluves de la collection de menthes remontent jusqu’à nous, d’autant que certains visiteurs ont froissé des feuilles dans leurs mains. Un vrai régal !
Et c’est rafraîchissant !
Valérie détaille les différentes variétés modernes qui nous entourent, avec leurs parfums de pamplemousse pour certaines, de fraise pour d’autres… C’est vraiment surprenant ! Et moi cela me donne envie d’en planter dans mon propre jardin…
jardin Maison Natale de Ronsard
Veritas Filia Temporis
Avez-vous le sens de l’orientation ? Si oui, alors cela va être à votre tour de jouer car nous arrivons au labyrinthe.
Notre guide nous rappelle que la « tradition » des labyrinthes commence en Italie, et plus précisément au jardin d’Estre. D’ailleurs, cela fait penser aux labyrinthes que l’on voit dans certaines cathédrales, comme par exemple celle de Chartres.
Mais pour l’instant, comme ce jardin est très récent, la végétation n’est pas plus haute que nos genoux : un peu compliqué pour jouer à cache cache ( qui me fait d’ailleurs penser à une scène d’anthologie hilarante de « la Folie des Grandeurs » qui parlera certainement aux cinéphiles).
Il faudra donc revenir dans quelques temps, quand les ifs auront suffisamment poussé.
Un petit cours de latin…
Valérie attire notre attention sur une inscription en latin que l’on peut apercevoir sur la façade du manoir « veritas filia temporis » et qui renvoie à ce labyrinthe. En effet, lorsque l’on arrive à sortir de ce dédale, cela peut symboliser le fait que l’on est sensé avoir trouvé le chemin de la vérité… A méditer…
Au milieu des vignes et du potager
Nous nous retrouvons ensuite
au milieu de vignes. Pourquoi des vignes ? nous demande Valérie.
La réponse est bien évidemment dans l’un des poèmes de Ronsard :
« Verson ces roses pres ce vin,
De ce vin verson ces roses,
Et boyvon l’un à l’autre, afin
Qu’au coeur noz tristesses encloses
Prennent en boyvant quelque fin ».
Il semblerait que notre poète local aimait bien le vin. Nous n’irons pas jusqu’à dire que celui-ci l’aidait à trouver l’inspiration, mais en tout cas il en a été un « ambassadeur » actif.
C’est la raison pour laquelle il est donc tout à fait légitime de trouver des vignes dans ce jardin.
Un des participants fait remarquer que les feuilles ne ressemblent pas à celle du cépage local « Pineau d’Aunis ». Un connaisseur !
Effectivement, notre guide explique qu’il a été fait le choix de planter une variété créée par l’INRA (institut national de la recherche agronomique) qui permet de ne pas avoir à la traiter.
Valérie nous invite à aller rencontrer les vignerons vendômois afin de découvrir l’AOC Coteaux Vendômois et la typicité du cépage Pineau d’Aunis. Bonne idée !
Nous arrivons au potager qui, lui, se veut moderne. Et notre guide nous apprend que les légumes récoltés sont donnés à des associations caritatives vendômoises. Une belle initiative !

La rose, « égérie » de Ronsard
Impossible de visiter un lieu lié au poète de la Pléiade sans qu’il y ait une roseraie…
Valérie nous présente l’un de ses rosiers préférés : le rosier de Chine, qui présente la particularité d’avoir un extraordinaire camaïeu de couleurs : du rouge au jaune en passant par les oranges en fonction son épanouissement.
Puis vient l’incontournable « Pierre de Ronsard ». Notre guide nous raconte que ce rosier grimpant a été créé par le pépiniériste Meilland en 1975 et qu’il a été sauvé de l’oubli par les Allemands qui sont friands de rosiers anciens.
Si bien qu’aujourd’hui, il fait partie des rosiers préférés des Français.
Une visiteuse a le réflexe d’approcher son nez de l’une des fleurs. Mais, pas de parfum envoûtant : ce rosier n’a pas ou peu de parfum, mais il est très florifère.
Un petit souvenir de cette visite
C’est déjà la fin de la visite ! Nous n’avons pas vu le temps passer. Pour ma part, je repars en ayant appris plein de choses sur les jardins Renaissance, sur Pierre de Ronsard et également sur le jardinage. Il ne me reste plus qu’à mettre certaines des idées en pratique chez moi….
Mais avant de reprendre le chemin du retour, je ne peux m’empêcher de passer par la boutique pour succomber à l’achat d’un rosier « Pierre de Ronsard ».
J’aurai pu l’acheter dans n’importe quelle jardinerie car on en trouve vraiment très facilement. Mais j’avoue que je me suis fait plaisir en l’achetant à la maison natale de Ronsard.
Et grâce aux précieux conseils distillés par la guide conférencière, je suis sûre qu’il va se plaire et prendre racine dans son nouveau jardin….
le « légendaire » rosier Pierre de Ronsard
Et si vous aussi vous avez envie de découvrir ce jardin, retrouvez toutes les infos sur notre site web ou sur la page Facebook de la Maison Natale de Ronsard.
Bonjour, il y a quelques jours j’étais en vacances dans le Loir et Cher, souhaitant visiter la maison de Ronsard j’ai pris la route de Chambret les Tours, à partir de là impossible de trouver la route, aucune indication rien même les personnes interpellées ignorent totalement où se trouve la maison de Ronsard. Je suis rentrée amère et triste. Dommage
Bonjour Madame,
Nous allons faire suivre votre remarque aux gestionnaires de la Maison Natale de Ronsard.
Cordialement,
L’Equipe de l’Office de Tourisme